UN VOYAGE UN PEU TRISTE

- Nancie Ferron

UN VOYAGE UN PEU TRISTE

Mi-août, Daniel et moi on décide de prendre quelques jours de congé. On profite de cette période un peu particulière pour découvrir ou redécouvrir quelques régions du Québec. Voici le récit d’un voyage définitivement pas comme les autres.

Dignes entrepreneurs que nous sommes, nous avons commencé notre périple… avec du travail. 1er arrêt, Chicoutimi, on en profite pour livrer nos produits et revoir avec énormément de plaisir notre belle équipe dynamique.

Le lendemain, on prend la direction du Lac-Saint-Jean que je n’ai pas vu depuis au moins 20 ans. On dépose nos pénates à Saint-Gédéon dans une belle auberge sur le bord du Lac. Il n’y a pas beaucoup de monde. On est certainement dans une période touristiquement plus calme que l’été. Normalement on adore voyager en période plus tranquille, mais cette fois-ci, c’est différent. Parce qu’on est en temps de pandémie, le peu de gens que nous sommes amenés à côtoyer est caché derrière leur masque, tout comme nous. Ça change complètement la donne. Au restaurant, la distanciation entre les tables mine l’ambiance. Les aires communes des entreprises touristiques sont vides. Quand des voyageurs se croisent, ils s’assurent de ne pas être trop près les uns des autres. Plusieurs attractions ont réduit leurs heures et jours d’opération. À bout de souffle, après un été fou et très occupé, certains entrepreneurs de l'industrie touristique ont choisi de tout simplement fermer leurs installations. De toute façon, les visiteurs européens, normalement très présents l’automne, ne sont pas au rendez-vous cette année.

Bref, même si l’ambiance était teintée de tristesse, nous avons poursuivi notre route en passant par le Fjord du Saguenay pour aller dormir dans une bulle suspendue dans les arbres pas très loin de Tadoussac. On est allé faire coucou aux baleines qui nous ont offert un spectacle incroyable et nous avons rejoint la région de Charlevoix avec un arrêt de deux nuits à Baie-Saint-Paul. 

Il y avait quand même un peu plus d’action à Baie-Saint-Paul, presque toutes les activités y étaient maintenues, mais les entrepreneurs peinaient à trouver de la main-d’œuvre pour assurer des heures d’ouverture normales en septembre. PCU et retour à l’école ont eu raison de plusieurs qui ont dû s’ajuster.

Nous sommes donc partis 8 jours. Nous sommes revenus un peu plus rapidement que prévu : l’ambiance n’y était pas et on sentait dans notre cou le souffle de la 2e vague qui se préparait. 

On se considère chanceux, on a pu s’arrêter quelques jours. Ça nous a permis de nous reposer un peu, de changer d’air et de prendre pleinement conscience de notre hâte à se débarrasser de cette maudite pandémie. Le contact humain nous manque. Les sourires, les mains douces et les tons de voix normaux nous manquent. La spontanéité et la liberté de se déplacer nous manquent. Heureusement, nous sommes en santé, nos proches aussi et on continue de bien se protéger pour pouvoir dire bientôt bye bye COVID.