J’ai 27 ans & c’est pas plaisant

- Lisiane Fleury

J’ai 27 ans & c’est pas plaisant

J’ai eu 27 ans le 9 octobre dernier et jusqu’à maintenant, pour tout vous dire, c’est pas ce qu’y a de plus plaisant ou reposant.  

Un pas pire accident de voiture, de la paperasse d’assurances, une garde-robe en ruine, des virus de vieux, des cartes bloquées, un oiseau frappé, une crevaison sur l’auto de courtoisie - quand tout va ben, tout va ben qu’on dit. Pas vous mentir, c’est le genre de semaine où je chiale, chiale & chiale sans cesse que je ne comprends pas ce que j’ai bien pu faire à la vie pour me ramasser là — encore. J’ai eu ma dose de mauvaises nouvelles & de nuages gris au fil des derniers printemps, je prendrais bien une carte UNO reverse pour la prochaine jambette que la vie voudra bien mettre sur mon chemin.  

Sauf que la vérité, c’est que ça existe pas les passe-droits & les jokers au jeu de la vie. On n’a pas demandé à venir au monde, mais je vous assure qu’on a le pouvoir de décider de la façon qu’on va le traverser, ce monde-là. Je crois sincèrement que ce sont les tempêtes, petites & grosses, qui nous permettent d'apprécier encore plus les jours de soleil, le retour de la douceur. Je trouve un certain réconfort à me rappeler que les orages sont toujours passagers — parfois courts, parfois plus grondeux, parfois terrifiants, mais toujours passagers.   

Un vendredi d’octobre, en route vers ma maison de campagne familiale pour mon 27e anniversaire, mon amoureux & moi avons eu un accident de voiture. En quelques secondes, 3 mots & des poussières, un battement de cils. L’orage est arrivé vite, il a grondé fort cette fois. J’ai eu peur, on a eu vraiment vraiment peur. Ça a été une soirée d’horreur, rien de moins. Chaque pépin semblait nous arriver au même moment, seuls dans le milieu de nulle part.  

La beauté derrière tout ça, c’est que malgré la tournure dramatique de notre arrivée à la campagne, ça m’a prouvé une fois de plus à quel point je suis bien entourée. À quel point je suis soutenue par des humains précieux, bienveillants & sincèrement bons. À quel point mes parents ont fait un travail incroyable pour nous construire, bâtir & tricoter un cercle précieux sur qui on pourra toujours se pencher. Je sais que peu importe l’orage qui arrive, j’aurai une épaule pour y déposer mes songes le temps d’un instant. J’en ai eu la preuve une fois de plus pendant ce weekend gris d’octobre & je ne peux exprimer ma reconnaissance à sa juste valeur, pour vrai.  

J’ai eu ma dose de tempêtes & de jambettes au jeu de la vie, je vous l’ai dit. J’ai crié, pleuré, frappé dans le vide aussi des fois. Sauf que j’ai eu droit au soleil au travers de tout ça aussi. Un peu chaque jour, malgré tout. Je pense que c’est sincèrement à ça qu’on doit s’accrocher. Aux petits éclats de rire qui sortent au moment où on s’y en attend le moins, aux câlins trop longs, aux yeux doux, aux souvenirs qu’on peut se créer au travers des éclaircies.  

J’ai eu 27 ans et jusqu’à maintenant, c’est pas reposant. Par contre, je peux dire sans l’ombre d’un doute que les beaux jours sont vraiment tout près. Je pense que c’est ça le petit message qui voulait sortir ici: Le soleil, il s’en va jamais. Il se cache parfois, mais il est toujours bien là - tout comme les jours plus doux. On dirait que c’est rassurant de se le rappeler. 
 
Parce que c’est ça la vie, non? Un bel équilibre qui nous permet d’apprécier (presque) chaque instant. 

Promis, ça ira. X 
Lisoune